![]() |
|||
En démocratie, l'opinion publique et la conviction des citoyens sont déterminants (s'ils ne le sont plus, c'est que la démocratie, bien malade, requiert plus que jamais un travail de conviction, voire de résistance civique, face à la raison d'Etat ou à la dictature de l'Audimat). Pendant plus de 10 ans, la campagne Survie en France a sensibilisé et motivé de nombreux publics (élus ; personnalités morales, religieuses, scientifiques, culturelles, sportives,... ; journalistes ; experts et responsables d'ONG ; mi-litants associatifs et simples citoyens) sur la perspective d'une "loi pour la survie et pour le développement"des populations les plus défavorisées. Rédigée en 1989 par 5 députés, elle avait, en 1994, recueilli la signature de près des 3/4 de l'Assemblée nationale (voir ci-après : Objectif initial). Mais sa mise à l'ordre du jour se heurtait aux mécanismes invétérés de détournement des quelque 45 milliards de Francs (en 1995) de l'Aide publique au développement. Ces mécanismes, conçus au début des années soixante lors de la transition post-coloniale, ont mené la politique franco-africaine à un stade de décomposition avancée : on a vu en 1994, au Rwanda et au Soudan, quelles abominations elle pouvait encourager. Il était impossible de prôner le "devoir de sauver les vivants" sans demander en même temps que la France cesse de financer des pouvoirs assassins, voire génocidaires - avec, souvent, l'argent de l'"aide publique"... ; il était impossible d'inviter à une politique de coopération plus crédible sans assainir le terrain complètement miné des relations franco-africaines. Depuis la mi-94, Survie a donc ajouté à son objectif initial celui de "ramener à la raison la politique africaine de la France" - une politique qui, échappant à tout contrôle, est devenue tout à fait ubuesque (voir : Deuxième objectif). Les tenants de cette
politique - qui couvre des intérêts considérables,
et se nourrit de conceptions débiles de l'influence française
- ont besoin d'en masquer la scandale. Quand celui-ci va jusqu'au génocide,
il convient de nier, non seulement les complicités dans la préparation
et l'exécution des crimes contre l'humanité, mais, dans
un premier temps, leur existence même. Si cela ne devient plus possible,
il convient de banaliser le génocide, en le noyant parmi une série
de massacres - dont la généralisation permettrait de désigner
des populations barbares, ou vouées à la barbarie : il n'y
aurait plus, ainsi, de génocide au sud de la Méditerranée. Cet affaissement
du discours rencontre des connivences jusqu'en certains milieux humanitaires
et religieux. Il envoie aux oubliettes de l'histoire tous ceux qui ont
donné leur vie pour que le langage politique (celui du "vivre
ensemble") soit préféré aux délires ethniques.
Ce péril négationniste ou révisionniste est suffisamment
grave pour que Survie ait décidé, en 1995, d'inscrire dans
ses statuts la lutte contre la banalisation du génocide (voir :
Troisième objectif). Nous pensons, en cette évolution, être
fidèles à l'intuition fondatrice et unificatrice de notre
campagne de citoyens : "Donner valeur de loi au devoir de sauver
les vivants". La loi comme acte politique, étayant la générosité
et sanctionnant l'irresponsabilité. |
|
|
|
|
|
Accueil - Survie? - Documents - Agenda - Publications - Contacts - Liens Survie
Rhône-69 - http://survie.69.free.fr/ - Page modifiée le
18-02-2008
|